1. |
bilboquet
02:28
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Ma noblesse, mes richesses n'endiguent pas ma détresse
Même mes souvenirs de jeunesse engendrent la tristesse
Oh seul dans la nuit, abruti, éconduit,
Je me nourris d’insomnie et d’ecstasy
Tout s’efface, quoi que je trace, tout agace, quoi que je fasse
Hé non mais ça va pas là, tu m’as pris pour qui ?
Tu crois que je vais m’effondrer là, à moisir, pourrir, à en mourir
Hé c’est ça t’as vu la vierge, ouais moi aussi j’ai eu la vie dure
Les cassures, les fêlures, les blessures
Qui s’enracinent par mille pensées mesquines
Et je sais, ce n’sera plus jamais pareil car nous ne sommes pas éternels
Mais j’ai trop échoué pour apprendre à renoncer
J’ai trop échoué pour apprendre à renoncer
Se construire des princesses, des pécheresses, des traîtresses
S’autoriser des largesses qui transgressent les ivresses
Et patienter délicatement
Oh seul dans la nuit, abruti, épanoui
Je me nourris de rêves alanguis qui trompent mon ennui
J’ai trop échoué pour apprendre à renoncer
J’ai trop échoué
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2. |
l'ivresse du diktat
04:22
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Que des corvées de chienne
Qu'on se cogne avant que ne tombent les masques raides
Tous ces marquis sans vergogne
J'en ai vu des tonnes paresser sur l’échafaud
Tordus et vrillés
Le mépris y règne sans imagination
On veut croire à notre irrévérence
On n'a droit qu'à leur indifférence
Sans lendemain, laquais des forces vives
Affaiblis par leur écroulement en chaîne
Ils creusent quand même
L'esprit s’y baigne, l'action s'y noie
Tous irréels, qu'on imagine sots
Les derniers suffoquent
Tous sidérés par tant de médisance antirépublicaine
J'en ai vu des tas délaisser l’éclectique show
Parlement désassemblé
Flétri de haine et de résignation
On miroite notre délivrance
On s’enfonce dans la désespérance
Par l’exemple, malgré l’effort de vivre
Faire fi de tous les rituels qu’on enchaîne
Prosternés
L'esprit s’y baigne, l'action s'y noie
Tous si cruels, qu'on imagine seuls
Goûter à l’ivresse du diktat
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3. |
au sommet de la gloire
04:14
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On se démonte en série, on se démène en vain
On s'envole en fumée, on se force la main
Qu'avons-nous fait ?
On se demande où ça mène en vrai
L’âme sœur est désœuvrée
On se targue de ne pas le voir
On a beau se déniaiser
On redevient des maussades
Atomisés, désintégrés
Halte aux passades désincarnées
Au revoir les mornes peines
Au hasard des rencards
Assommé d’avoir mal joué
Au sommet de la gloire, on gémit de rage
Au sommet de la gloire, désavoué
Sommé de s’asseoir, sans même s’y agenouiller
On sait très bien s’indigner
Révoltés de façade
Les jaunisses et crises de foi
Paraissent folles
Assailli d’angoisses inavouées
Au sommet de la gloire, sans même s’y enivrer
On se remet à zéro au sommet de la gloire
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4. |
l'ire est mon étendard
04:30
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Se jeter dans la gueule du loup !
On s’achète des cerveaux muets
De l’innocence au rabais
Déposer les armes
En pleine lumière
La trame noire de nos origines
Uniques se dévoile, se déchire
Intrigante ou apeurante… vaine
Des Français jetés dans la gueule du loup !
Et la bête se repaît de nos passions tristes
La terre laisse des traces brunes
Sur nos chemises jadis immaculées
L’ire est mon étendard, il n’y a plus d’espoir
L’ire est mon étendard, une question de territoire
L’ire est mon étendard, un signe de victoire ?
L’ire est mon étendard, en avant la victoire !
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5. |
la part d'avenir
03:08
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A quoi bon souffrir ? On passe sa vie à s'avilir
A quoi bon subir ? On perd sa vie à s'abrutir
Alors fuyons le sang et les larmes, le feu, la mitraille
Il nous faut tenir
Fuyons les passions, les drames, le parfum des armes
Il nous faut sourire
Vaciller droit, scintiller dru, embrasser ce qui fut, l’oxymore roi
La mesure de l’action humaine
C’est la part d’avenir qu’elle porte en elle
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6. |
solidaire des nantis
04:32
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Distinguer le tort et l'erreur
C'est bien, c'est pas dogmatique
Oublions les détails
Tout le reste vaut l'original
Se le dire sans ambages
C’est rien, c’est pas dramatique
Jouir vite et sans ombrage
Ça ne leur fait ni chaud ni même froid
S'en remettre au malheur des braves
C’est l’engouement médiatique
Viser le coup d'éclat
C'est l'ivresse acrimoniale
Et rester humblement solidaire des nantis
C’est juste une faille dans la mémoire
Elle laisse les crimes impunis
À se faire voir on baisse la garde
On se lorgne déconfits
On s'étonne et on espère
On s'ignore et on se perd
On sème de graine en graine
Se disloquer le corps et l'esprit
C'est rien, c'est post-traumatique
Disséquer le cœur aussi
On y laisse des plumes et du sang
Extraire l'organe malade
C’est mieux, c’est plus romantique
Et sombrer dans le flegme
La noblesse se meurt virginale
On s'étonne et on laisse faire
On s'ignore et on se perd
On erre de graine en graine
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7. |
tragédies
05:29
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Les tragédies sommeillent en nous, les tragédies s’imprègnent de nous
Des tragédies comme s’il en pleuvait, déni de douleur, divorce spirituel
Est-ce à perdre la raison ? Dois-je cesser de fendre l’âme ?
Foi d’imbécile, c’est la loi des séries
Ainsi Dieu ignominieusement se prie
Partir stupidement ou être libre anonyme?
Les tragédies laissent comme une ombre, on se discrédite à l’estomper
On se complaît à la consternation et à la sordide grandiloquence
Pétri de tolérance mais obséquieux, on déterminera l’éternité par les armes
Faut les voir rire, tous ces fossoyeurs goinfres
L’expérience est une forme d'amertume, elle aide à se repentir
Traumatisme doux, comble de résilience
Angélisme fou, comble de résilience
Triomphalisme mou, comble de résilience
Hantise concrète mais orpheline
Les tragédies réveillent en nous un toxique délavage d’opinions
Ogresse duplicité
Les tragédies lèguent d’odieux destins désespérés qu’on égrène sans compassion
Quel blasphème m’asservirait ? Pour d’autres cieux, on ose résister
De féroces et idiots prétentieux ignorent le conflit de valeurs
Et s’indignent, gonflés à bloc, traversés par une foule qui braille, divague
Prêts à accoucher de leur perception et de maigres décisions compassées d’emphase
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8. |
l'érosion des sentiments
08:45
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Elle se tient là un peu fanée mais pas désabusée
Quinze ans de passion ont un peu étouffé la flamme c’est vrai mais l’étincelle reste
Elle me regarde lascive et mutine à la fois
Et pourtant il faut se méfier car d’une droite au cœur elle peut toujours nous abattre
Combien de fois nous sommes-nous quittés ? Elle ne pouvait vivre là me disait-elle
L’amour est tout, mais il ne peut rien
Contre la technostructure et la grisaille des matins de novembre
Pourtant nous avions connu nos élans
Les soirées qui partent en fumée, les rêves de gloire, de refonder la société
Et porté par sa beauté je survolais des champs de ruine à tombeau ouvert
Et elle apaisait ma voix brûlée à coups de Jack Daniels
Pour un bouquet final en chant du cygne
De ces moments libérés et débridés
Il me reste les souvenirs estompés par les nuages des ans
Où dialoguant avec nos ombres en assistant aux funérailles des roses
Prise de fulgurances elle lançait
« Il nous faut embrasser le chaos, convoquer le bordel et le foutraque »
Subjugué par ses traits de génie, par moments je lévitais
L’univers m’emplissait jusqu’à déborder par les yeux
Puis nous nous sommes lassés de chasser le dragon et de traquer les épiphanies
Etnous avons suivis des pulsions moins fougueuses mais plus essentielles
Un foyer et l’amour clanique de sa propre filiation
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balbec Paris, France
indie-post-grunge from Paris
balbec revient en mode coldcore
"Une dystopie
qui dépeint les nouvelles religions: complotisme, effondrisme, cancellisme, technoprogressisme"
Parisian outfit balbec moves around somewhere between post-grunge, cold-gaze and dirty-pop. Exploring some dystopian nineties, their latest album confronts pain, fear and bitterness with unwavering rage and toxic electricity.
... more
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